Le Laos, pour pouvoir se développer et s'intégrer dans le monde d'aujourd'hui, a besoin de changement et, avec celui-ci, de toutes les forces de ses enfants.

En effet, avec la disparition de l'ancien ordre mondial régi par la guerre froide et l'équlibre des forces et la mondialisation de l'économie, les rapports entre les nations et entre les hommes ont besoin d'être redéfinis, les institutions internationales d'être réformées, pour établir un monde qui inclurait tous les peuples dans le processus de développement soutenable et qui assurerait aux générations futures le droit d'être en vie.

En vue du cinquantième anniversaire des Nations Unies, des discussions approfondies ont eu lieu quant au but et à la performance de cette organisation et quant à l'avenir de la coopération internationale en général.

Dans le monde actuel, les hommes sont devenus des voisins. Leurs relations ne peuvent pas être uniquement l'apanage de leurs gouvernements. Désormais, il n'y a pas que les partis politiques pour s'occuper des affaires de la cité et prendre en main la destinée des peuples. Si le développement n'est pas placé sur la voie de l'équilibre et de la durabilité, la sécurité du monde --la sécurité des personnes et de la planète-- sera en danger. La session commémorative de l'Assemblée Générale en Octobre 1995 sera l'occasion pour les gouvernements de se réengager pour les buts initiaux des Nations Unies et de reconnaître la nécessité de développer des structures de coopération mondiale, susceptibles de relever les défis des cinquante prochaines années. Il est à espérer que cet anniversaire marquera le début d'un processus concerté et créatif de changement.

Le Laos aussi, a besoin d'un processus concerté et créatif de changement, pour survivre et se développer dans ce monde en mutation.

Dans cette perspective, l'Organisation des Communautés Laotiennes pour les Ressources et la Construction Nationale (OLREC), veut aider le Laos à réussir en disposant de toutes ses ressources. Issue de l'ancienne OLREC -Organisation des Communautés Laotiennes pour les Réfugiés et la Con- corde nationale, elle s'est restructurée pour mobiliser les ressources humaines dans le monde et participer de façon concrète et légale au développement socio-économique du Laos, développement équilibré et équitable qui doit déboucher durablement sur la paix, la solidarité et la prospérité dans ce pays.

Les membres d'OLREC, en participant aux activités et en partageant les responsabilités de l'organisation, s'engagent volontairement à agir aussi bien dans l' intérêt de leur pays d'origine, le Laos, que dans celui de leurs pays d'adoption, et s'engagent en outre, à observer les règles de probité dans leurs rapports avec les membres de la famille humaine, les autres êtres vivants et la nature.

Lorsqu'en 1975, le Parti Populaire Révolutionnaire Lao prenait le pouvoir, un exode sans précédent dans l'histoire du Laos s'est produit. Plus de 300.000 personnes parmi les plus instruites de la nation, soit plus de 10% de la population laotienne, sont devenues contre leur gré des réfugiés et des demandeurs d'asile. Les cadres de l'Administration Civile, de l'Armée et de la Police choisissant de rester dans le pays, ont été déportés, dans leur quasi totalité, vers des camps de rééducation.

Ce fut une perte immense pour le Laos en ressources humaines, perte qu'il n'arrive pas encore à combler pour démarrer son développement économique et social.

La grande majorité des expatriés a été accueillie dans les pays de traditions de liberté et des droits de l'homme -Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Etats-Unis, France, Japon, Norvège, Pays-Bas, Suède, Suisse... et a plutôt réussi dans leur nouvelle vie. Elle constitue aujourd'hui une source précieuse de ressources humaines pour le développement du Laos.

Une partie néanmoins est restée dans des camps de réfugiés, en particulier en Thailande, sans perspective d'avenir. La résolution du problème de ces réfugiés laotiens -ainsi que vietnamiens- fut l'objet d'une conférence internationale des Nations-Unies, les 13 et 14 juin 1989 à Genève, à la demande expresse des pays de l'ASEAN.

A cette conférence, les réfugiés ne pouvaient pas avoir d'organisation représentative propre. Les organisations existantes des Laotiens d'outre-mer, susceptibles de parler en leur nom, étaient ignorées. Pour pallier à cette carence, les Laotiens d'ethnies, de confessions et d'appartenances politiques diverses, ont trouvé, pour la première fois dans leur exil, un consensus pour créer un organisme opérationnel commun --le Comité ad-hoc de la Communauté Laotienne pour la Conférence Internationale sur les Réfugiés d'Indochine-- et ont demandé, le 22 mai 1989, à Monsieur Chansamone Voravong de constituer et de conduire ce comité.

Dès le départ, le comité apporta sa coopération à la communauté internationale, dans la recherche de solutions basées sur des faits concrets, des informations et des connaissances objectives. La communauté laotienne pouvait alors être tenue effectivement au courant du problème des réfugiés et de son évolution. Pour nous Laotiens, c'est en toute connaissance de cause et en parfaite légitimité, que nous avons préconisé la recherche de solutions du problème des réfugiés laotiens à sa racine.

Pour éviter la fuite de ses citoyens et encourager le retour des ressources humaines nationales dont il a cruellement besoin, le Laos doit adopter un système démocratique à sa mesure et souscrire à la déclaration universelle des droits de l'homme. C'est dans ce sens qu'a agi et évolué le Comité ad-hoc, pour devenir à partir de 1991, l'Organisation des Communautés Laotiennes pour les Réfugiés et la Concorde Nationale (OLREC), reconnue par le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés, comme une organisation non gouvernementale (ONG) coopérative.

Pour concrétiser cette logique, OLREC a mis sur pied un projet "Initiatives Démocratiques Laotiennes" consistant à préparer la base populaire d'un Laos démocratique à partir de programmes d'éducation civique.

OLREC, dont les membres sont présents dans plusieurs pays, est aujourd'hui connue aussi bien sur le plan national qu'international. Depuis 1993, sa coopération s'intensifie avec les milieux internationaux qui, de plus en plus, la reconnaissent comme représentant authentique et crédible des aspirations réelles et manifestes des populations laotiennes à la démocratie et aux bienfaits de la croissance économique.

Au début de 1996, le problème des réfugiés laotiens sera arrivé à une fin satisfaisante. Le drame laotien, longtemps dans l'oubli, et la nécessité d'une solution conciliatoire, ont été portés à la conscience du monde. La voie de la concorde nationale pronée et pratiquée par OLREC, a fait naître l'espoir et suscité des initiatives des communautés laotiennes de différentes générations. Par conséquent, le Comité ad-hoc, puis OLREC, ont accompli avec succès la mission initiale que leur avait confiée la communauté laotienne, il y a six ans. Le chapitre OLREC, organisation des communautés laotiennes pour les réfugiés, peut être clos. Un nouveau chapitre peut alors s'ouvrir.

Le monde évolue avec le développement économique moderne. Les pays voisins du Laos

--Chine, Vietnam, Cambodge, Thailande-- ont fait l'expérience positive de leur coopération avec les nationaux d'Outre-mer. OLREC voit ainsi la confirmation de sa thèse de toujours, à savoir la concorde nationale par la démocratie et la démocratie par le développement économique et social intégrant les ressources humaines laotiennes d'Outre-mer.

En se basant sur l'évolution régionale et mondiale d'une part, sur ses acquis sur le plan national et international d'autre part, OLREC se trouve dans une position favorable pour se restructurer et oeuvrer pour la construction nationale. Tout en étant toujours impliquée dans le sort des réfugiés, notre organisation, pour correspondre à sa nouvelle mission, s'appellera désormais OLREC (Organisation des Communautés Laotiennes pour les Ressources et la Construction Nationale).

Mobiliser les ressources laotiennes dans le monde pour le développement économique et social du Laos, orienté vers l'économie de marché, avec l'esprit d'entreprise et la gestion moderne.

Créer un environnement qui permettrait et qui encouragerait les Laotiennes et les Laotiens à améliorer leurs conditions de vie, en développant leur capacité individuelle et collective (productivité, échanges nationaux et internationaux).

Les Laotiennes et les Laotiens se prennent en charge et résolvent leurs problèmes à différents niveaux autonomes et dans différentes organisations et institutions, en s'inspirant du processus d'auto-gestion, qui se pratique de plus en plus dans le monde pour résoudre les problèmes économiques et sociaux locaux.

a- Développement interne d'OLREC visant immédiatement la constitution d'une association ayant une réelle capacité de gestion;

b- Communication

avec les communautés laotiennes d'outre-mer avec les Laotiens à l'intérieur du Laos

avec les autorités laotiennes

avec les organisations, les institutions internationales et les amis internationaux;

c- Education

.Initiatives Démocratiques Laotiennes (IDL): éducation civique, en partenariat avec les démocrates à l'intérieur du pays;

.Former les compétences professionnelles mobilisables au concept "auto-gestion";

.Sensibiliser les autorités laotiennes au changement.

Participation au développement économique et social. Pour cela, il faudrait:

a- Etablir la compréhension et la confiance entre Laotiens.

b- Convaincre:

*par des messages clairs à l'intention des Laotiens de l'intérieur

*par des projets concrets et précis

*par argumentation objective et réaliste à l'intention de la communauté internationale.

c- Organiser une ONG centrée sur le développement, qui

*constituera des sources de compétences et de ressources -techniques

-économiques

-financières

*concevra et gérera les projets de développement, en privilégiant le secteur rural et en favorisant le développement communautaire.

a- Séminaire interne : -leadership, travail en équipe

-programme d'OLREC

-développement en communication

b- Stage en extérieur ou appel à intervenants extérieurs.

a- Avec les Laotiens d'outre-mer, objectif: obtenir sympathie, soutien et participation engagée à différents niveaux (technique, décision, travail sur le terrain):

.réunions, rencontres, causeries

.contacts et initiatives individuelles

.Le courrier d'OLREC

.brochure OLREC, recrutement

b- Avec les Laotiens à l'intérieur du Laos

.rencontres informelles (thème à développer - objectifs: recruter des sympathisants et des correspondants)

c- Avec les Laotiens du Laos en visite

.thèmes à développer - objectifs: en faire des sympathisants et des correspondants

d- Avec la communauté internationale, objectif: sympathie, coopération-soutien

.le HCR et les organismes humanitaires

.UNESCO, Amnesty International, Droits de l'Homme, Démocratie...

.PNUD, Organismes internationaux pour le développement...

.les gouvernements, les représentations gouvernementales, les organismes gouvernementaux.

a- humaines -pour travail interne d'OLREC (Comité directeur, travail d'équipe)

-pour projets au Laos (gestionnaires de projets, experts)

b- matérielles et financières

-cotisations

-dons

-appels de fonds, manifestations

-bureau et bureautique.

OLREC est organisée en association régie par la Loi de Juillet 1901 en France et a des bureaux ouverts dans plusieurs pays. Ces bureaux, tout en étant affiliés à la même philosophie et au même programme d'OLREC, fonctionnent de façon autonome.

Un statut juridique stipule les objectifs, la structure et les activités de l'organisation.

Un règlement intérieur définit la constitution des commissions et des groupes de travail, la nomination des responsables, le montant des cotisations, les règles de discipline..., en fonction de la situation générale et des conditions locales.

Les membres d'OLREC pratiquent le travail en équipe, recherchent à tout instant le consensus, conduisent les projets en mettant l'accent sur la gestion de l'exécution dont le programme est formulé dans un cadre logique.

OLREC déclare solennellement que la réalisation des projets de développement socio-économiques et des changements relève de la responsabilité des Laotiens à l'intérieur du Laos, en l'occurrence de ceux appointés par le Gouvernement. En aucun cas OLREC ne les supplantera ou ne viendra gonfler leur rang. La mission d'OLREC, en général de courte durée, en accord avec le Gouvernement et avec la coopération des autorités locales, consistera à apporter l'aide matérielle et technique dont ces responsables auront besoin pour effectuer efficacement leur travail, pour promouvoir la participation de l'ensemble de la communauté et en améliorer la capacité.